Auberon vous propose une synthèse de son analyse, de ses idées et des tendances issues de son étude Data Marketing, disponible gratuitement sur notre site. Voici l’article 1/3 de cette série spéciale.
Premier épisode spécial de la série dédiée à l’étude Data Marketing 21, nous abordons les enjeux des entreprises data-driven, et plus particulièrement ceux liés au temps. Étrange ? Non. Le temps réel et l’évolution de notre rapport aux temporalités changent la donne aujourd’hui et promettent d’impacter durablement les datas des entreprises.
Le temps réel
Après avoir corriger les aléas de solutions parfois datées, qui ne permettaient pas d’extraire les données – ou avec beaucoup de difficultés, les entreprises se heurtent aujourd’hui à l’impératif du temps réel, obligatoire pour proposer des dispositifs intelligents et tactiques.
L’une des solutions consiste à utiliser l’Edge Computing afin de récolter et de traiter la donnée au plus près de la source. Cette technique commence à se généraliser et sera probablement l’un des sujets stratégiques de 2021 pour les DSI, les Directions et le Marketing.
Et si certaines sociétés se contentent aujourd’hui d’une mise à jour quotidienne de leurs datas, il est évident qu’elles devront s’adapter demain aux nouvelles normes de traitement de la données, au risque de prendre un retard non négligeables sur leurs concurrents.
Le stockage
Avec le temps réel, se pose également la question du stockage. Entre les objects connectés et la multitude de devices et de plateformes, les points de contact entre une marque et sa cible sont de plus en plus nombreux. Et si les entreprises sont plutôt mauvais élèves et sont encore peu regardandes sur l’espace nécessaire à héberger ces informations, ce ne sera probablement plus le cas demain. Plusieurs facteurs influencent déjà notre façon d’appréhender l’hébergement de nos données.
Les enjeux climatiques, par exemple, viennent interroger les individus sur leurs habitudes et sur les impacts de leur mode de vie. Évidemment, l’hébergement croissant des données fait partie des moyens à notre portée pour changer la donne et réduire notre impact. À titre privé aussi, cette question se pose puisque nous stockons nos documents sur des clouds ou des réseaux sociaux gratuitement ou à des tarifs dérisoires. D’ailleurs, ne risque-t-on pas de voir la politique d’hébergement des principaux réseaux sociaux et des plateformes spécialisées, comme YouTube, évoluer vers un hébergement gratuit pour une durée de quelques mois ou quelques années, avant de nous soumettre à un tri ou à un paiement de cet espace ?
L’évolution de notre rapport au temps
La temporalité des réseaux sociaux a profondément changé ces dernières années. Cet indicateur nous montre des modifications plus globales sur notre rapport au temps et au médium. Si Facebook, au milieu des années 2000, s’est imposé dans une temporalité linéaire, marquée par le passé (avec les événements marquants sur les timelines ou les souvenirs à partager) et par l’écrit, Instagram nous a inscrit dans une logique plus instantanée et axée sur l’image et la vidéo.
Et depuis, c’est ClubHouse qui nous a littéralement fait basculer dans une nouvelle temporalité, celle du présent, et dans l’hyper efficacité de l’oral. Cette modification de notre rapport au temps aura probablement des impacts bien plus grands dans les années à venir, jusqu’à la manière dont les entreprises traitent les datas.
Une analyse et un traitement de données vocales en temps réel ?
Ces nouvelles normes vont modifier la manière qu’ont les entreprises à traiter la data. Si aujourd’hui, l’enjeu repose sur la manière de récolter de la data en temps réel, demain se posera la question de son traitement intelligent et de l’automatisation de dispositifs à partir de données vocales.
La maturité de l’intelligence artificielle permettra de répondre à ce besoin. D’ailleurs, elle en est déjà capable puisque nous disposons de plus en plus d’outils de retranscription de la voix. Et certains disposent déjà de fonctionnalités intelligentes, capables de traiter la donnée et d’y effectuer des actions correctives (retrait des « hum », « euh », ou des toussotements, comme à la 35ème seconde de cette vidéo : veuillez m’en excuser :)).
Demain, ces solutions iront encore plus loin et seront certainement capables de détecter des mots-clés d’une conversation, de les associer entre eux pour en dégager un contexte et y apporter la réaction adéquate dans l’instant (un conseiller en magasin me parle d’un bon de réduction sur un produit et je le reçois instantanément sans intervention humaine, par exemple).
Ce nouveau rapport au temps grâce aux évolutions technologiques aura également des impacts sur le stockage de nos données. En captant dans l’instant ces datas et en en dégageant du sens, la donnée source n’aura finalement plus de valeur, hormis pour des questions de modération et/ou de vérification en cas de litige. Il y a fort à parier qu’elles ne seront plus systématiquement hébergées pour une longue durée, mais archivées et/ou écrasées sur une durée glissante.